Poésie en marche pour Sindy
Virginia Pesemapeo Bordeleau
Sindy Ruperhouse, une femme de la Première Nation Abitibiwinni de Pikogan, est disparue depuis avril 2014. Comme pour celle d’un trop grand nombre de femmes autochtones à la grandeur du pays, la disparition de Sindy provoque colère, tristesse et compassion. Elle oblige à une réflexion en profondeur sur la question. C’est ce à quoi nous convie Virginia Pesemapeo Bordeleau avec cette septième oeuvre littéraire.
L’auteure y exprime son indignation et nous fait part de ses questionnements sur le mépris et la haine dont les femmes autochtones sont l’objet, en particulier, mais également toutes les femmes. Et si la peur était à l’origine de la haine ? Et si la violence à l’endroit des femmes prenait racine dans l’incapacité des hommes à porter à terme la vie ?
Avec une écriture singulière, des images ciselées par une spiritualité animiste et une sensibilité bien incarnée, Virginia Pesemapeo Bordeleau nous invite à partager sa compassion pour les victimes, leur famille et leur communauté. Elle prend partie pour ses « sœurs ailleurs que par le lien du sang, […] dans cette féminitude que l’autre moitié du monde écrase et tue.» Ce long poème se veut aussi un appel à « la colère de tes sœurs [qui] te réveillera », une danse pour soumettre la mort, un chant pour que Sindy demeure toujours vivante et « debout […] dans les brumes de la bêtise humaine.»
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