Sans pays
Anna Beaupré Moulounda
Des paysages de l’enfance au refus d’une vieillesse entre quatre murs, L’eau des fontes se nourrit de tous les recommencements qui font une vie. Le poème, de la longue suite narrative aux courtes notes des carnets, trouve son chemin et sa langue. Une langue de gaz de mine, de tas de roche, de « campe » en bois rond, une langue scalpée par l’hiver des villes qui sont modernes juste quand il fait beau temps. La poésie ne tombe pas du ciel. Elle monte du sol où nous marchons et c’est en marchant que Michel X Côté la rencontre. Elle est ce qui, pour lui, rend le monde habitable.
Attentif à la nature et à ses paysages, ce promeneur solitaire ne fait pas que s’adonner à la rêverie. Ses observations, enregistrées à la cadence de la marche qui, à son tour, donne le rythme au poème, se transforment en images poétiques et en réflexions qui rendent compte de ce qui peut avoir lieu, en soi et hors de soi. Ça arrive que le marcheur, le paysage et le poème ne fassent qu’un, peu souvent, mais ça arrive.
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